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Lingettes pour bébé : les années passent, les critiques persistent

 

Au fil des ans, les enquêtes des associations de consommateurs se suivent et les conclusions se ressemblent : de nombreux produits de soins pour bébés contiendraient des substances soupçonnées d’être des allergènes ou des perturbateurs endocriniens, à des taux notablement élevés. Une enquête réalisée par 60 millions de consommateurs fait le point sur une liste de 28 produits à éviter pour préserver la santé aussi bien des enfants que de la femme enceinte…

Au nom du principe de précaution, le ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative et le secrétaire d’État chargé de l’écologie, proposent des mesures et des outils d’information. Ces mesures concernent les risques liés à l’utilisation de certaines substances chimiques, notamment à destination des femmes enceintes et des jeunes enfants.

 

Femmes enceintes : s’informer le plus tôt possible

En France, près d’un salarié sur deux est une salariée. Parmi elles, beaucoup seront mères au cours de leur vie professionnelle. Le contact avec des produits toxiques ainsi que des travaux ou des conditions de travail pénibles peuvent faire peser des risques pour la santé de la mère et de son enfant. 

 

Au cours de leur activité, les femmes enceintes peuvent être exposées :

  • à des risques biologiques (intérimaire, infirmière ou professionnelle de la petite enfance, par exemple) ;
  • à des radiations ionisantes (dentiste, assistante dentaire, chercheuse, par exemple) ;
  • et plus fréquemment à des risques chimiques (colle, peinture, pesticide, solvant, teinture…).

Les salariées doivent être précisément informées des effets nocifs des agents ou substances avec lesquelles elles peuvent être en contact. Parmi les produits chimiques, certains sont en effet connus ou suspectés d’être toxiques pour la reproduction : ils peuvent nuire au bon déroulement de la grossesse, au développement de l’enfant, à sa santé ou à sa fertilité future. Ils peuvent aussi contaminer le lait maternel. Certains sont susceptibles d’agir dès les premières semaines de grossesse.

 

Pénibilité physique

La station debout prolongée, les travaux répétitifs, la manutention de charges lourdes, les vibrations, mais aussi les horaires difficiles et le stress… peuvent également avoir des effets sur le déroulement de la grossesse. Les travaux ou des conditions de travail pénibles présentent des risques particulièrement importants pendant les derniers mois de la grossesse.

 

Prévention

L’employeur est tenu de procéder à une évaluation des risques auxquels sont exposés ses salariés. Cette évaluation doit prendre en compte les risques auxquels peuvent être exposées les femmes enceintes. Sur la base de cette évaluation, des mesures de prévention adaptées doivent être recherchées.

Si des agents dangereux ont été repérés, l’information sur les risques liés à leur utilisation s’impose à tous les salariés. Certains postes ou travaux jugés dangereux du fait de la présence de risque chimique, physique, biologique ou de conditions de travail particulières sont, par ailleurs, interdits aux femmes enceintes voire allaitantes ou réglementées.

Le médecin du travail, s’il est informé à temps de la grossesse, peut proposer en fonction de l’État de santé et du poste occupé des adaptations du travail (par exemple, une dispense de port de charges) ou demander des affectations à un autre poste, si besoin. Attention : pour bénéficier de ces mesures de protection, les futures mères doivent avoir déclaré leur grossesse.

 

Les substances classées CMR : savoir lire les étiquettes

Les CMR : Cancérogènes, Mutagènes ou toxiques pour la Reproduction sont des substances chimiques qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, présentent un ou des effets :

  • Cancérogènes : produire le cancer ou en augmenter la fréquence ;
  • Mutagènes : produire des altérations génétiques héréditaires ou en augmenter la fréquence ;
  • Toxiques pour la Reproduction : porte atteinte aux fonctions ou capacités reproductives, produit ou augmente la fréquence de faits indésirables non héréditaires sur la progéniture.

Classement des CMR

Selon une réglementation de l’Union Européenne, pour chaque effet (Cancérogènes, Mutagènes ou toxiques pour la Reproduction), 3 catégories ont été établies en fonction des critères suivants :

 

Catégorie 1 : on dispose de suffisamment d’éléments pour établir une relation de cause à effet.

Catégorie 2 : on dispose de suffisamment d’éléments pour justifier une forte présomption.

 

Étiquetage des produits classés CMR

Les préparations contenant ces substances CMR doivent être étiquetées conformément à l’annexe I et VI de l’arrêté du 20 avril 1994 modifié, relatif à la classification, l’emballage et l’étiquetage des substances dangereuses.

Toxique pour la reproduction Catégorie 1, Toxique pour la reproduction Catégorie 2, Toxique pour la reproduction Catégorie 3.

 

T (toxique) T (toxique) Xn (nocif)

 

R60 et/ou R61 R60 et/ou R61 R62 et/ou R63

 

Environnement chimique, reproduction, développement de l’enfant

Les chiffres sont éloquents : selon l’OCDE entre 1995 et 2020, la production mondiale de produits chimiques a augmenté de 85 %. De même, en 50 ans, la production de spermatozoïdes a diminué de 50 % en moyenne, tandis que l’incidence du cancer des testicules a augmenté de 50 % en 20 ans, selon une étude. De plus, 30 000 substances chimiques devront être enregistrées d’ici à 10 ans pour répondre à une directive européenne et les industriels devront fournir la preuve de leur innocuité.

 

C’est pourquoi le ministère de la Santé avait alors annoncé, lors du colloque Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant, une série de mesures concernant les cosmétiques et les produits chimiques. 

 

Les cosmétiques

  • Création d’un logo d’avertissement pour les femmes enceintes qui sera apposé sur certains produits cosmétiques contenant des substances chimiques dont l’incidence sur la santé est douteuse.
  • Saisine de l’AFSSAPS (agence française de sécurité sanitaire des produits de la santé) pour faire réévaluer le risque des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant.
  • Intervention au niveau européen pour que soit connue la composition quantitative et qualitative des cosmétiques.
  • Réalisation d’une campagne d’information par l’INPES sur les risques potentiels liés à l’utilisation durant la grossesse de certaines substances.
  • Insertion dans le carnet de maternité d’une information sur le risque potentiel de l’utilisation de certains produits pendant la grossesse.

 

Les produits chimiques

  • Commande d’une expertise collective de l’INSERM sur la mutagénèse et la reprotoxicité de produits chimiques, notamment les produits classés CMR de catégorie 3, c’est-à-dire sans effets prouvés chez l’homme ou chez l’animal, mais pour lesquels une suspicion d’effet néfaste sur la santé CMR existe.
  • Réalisation d’une campagne d’information par l’INPES sur les risques potentiels liés à l’utilisation pendant la grossesse de certaines substances.
  • Insertion dans le carnet de maternité d’une information sur le risque potentiel de l’utilisation de certains produits durant la grossesse.
  • Création d’un logo apposé sur ces produits toxiques indiquant qu’ils ne sont pas recommandés aux femmes enceintes et aux jeunes enfants.

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